Le carême avec Saint Joseph

Le carême avec saint Joseph

Extraits du Carnet de Carême 2021, Unité pastorale Sainte-Croix (disponibles sur demande)

Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.

O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.

Introduction à la lettre du Pape François

Écrite à l’occasion du 150ème anniversaire de la déclaration de saint Joseph comme patron de l’Eglise Universelle.

Cette année 2021, à l’invitation du pape François, nous vous invitons à cheminer sur notre chemin de Carême accompagnés par saint Joseph. Chaque semaine, un extrait de la lettre « Patris corde », « Avec un cœur de Père » vous est proposé dans ce carnet, avec quelques pistes de réflexion et de prière pour nourrir votre semaine.

Lettre Patris Corde du Pape François (1/8)

Avec un cœur de père : C’est ainsi que Joseph a aimé Jésus, qui est appelé dans les quatre Évangiles « le fils de Joseph ».

Les deux évangélistes qui ont mis en relief sa figure, Matthieu et Luc, racontent peu, mais bien suffisamment pour le faire comprendre, quel genre de père il a été et quelle mission lui a confiée la Providence. (…)

À l’occasion des 150 ans de sa déclaration comme Patron de l’Église Catholique faite par le bienheureux Pie IX, le 8 décembre 1870, je voudrais – comme dit Jésus – que “la bouche exprime ce qui déborde du cœur” (cf. Mt 12, 34), pour partager avec vous quelques réflexions personnelles sur cette figure extraordinaire, si proche de la condition humaine de chacun d’entre nous. Ce désir a mûri au cours de ces mois de pandémie durant lesquels nous pouvons expérimenter, en pleine crise qui nous frappe, que « nos vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires, souvent oubliées, qui ne font pas la une des journaux et des revues ni n’apparaissent dans les grands défilés du dernier show mais qui, sans aucun doute, sont en train d’écrire aujourd’hui les évènements décisifs de notre histoire : médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarchés, agents d’entretien, fournisseurs de soin à domicile, transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul. […] Que de personnes font preuve chaque jour de patience et insufflent l’espérance, en veillant à ne pas créer la panique mais la co-responsabilité! Que de pères, de mères, de grands-pères et de grands-mères, que d’enseignants montrent à nos enfants, par des gestes simples et quotidiens, comment affronter et traverser une crise en réadaptant les habitudes, en levant le regard et en stimulant la prière! Que de personnes prient, offrent et intercèdent pour le bien de tous ».

Nous pouvons tous trouver en saint Joseph l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés. Saint Joseph nous rappelle que tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en “deuxième ligne” jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut. À eux tous, une parole de reconnaissance et de gratitude est adressée.

Mercredi des Cendres - Saint Joseph, père aimé

“Revenez à moi de tout votre cœur car je suis un Dieu de Tendresse !“ (Joël 2, 12-18)

En raison de son rôle dans l’histoire du salut, saint Joseph est un père qui a toujours été aimé par le peuple chrétien . En lui, «Jésus a vu la tendresse de Dieu», ……celle qui nous fait accueillir notre faiblesse.»

Qui est saint Joseph pour moi ?

Quelle est ma prière à saint Joseph pour le carême ?

Lettre Patris Corde du Pape François (2/8)

1. Père aimé

La grandeur de saint Joseph consiste dans le fait qu’il a été l’époux de Marie et le père adoptif de Jésus. Comme tel, il « se mit au service de tout le dessin salvifique », comme l’affirme saint Jean Chrysostome.

Saint Paul VI observe que sa paternité s’est exprimée concrètement dans le fait « d’avoir fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’incarnation et à la mission rédemptrice qui y est jointe ; d’avoir usé de l’autorité légale qui lui revenait sur la sainte Famille pour lui faire un don total de soi, de sa vie, de son travail ; d’avoir converti sa vocation humaine à l’amour domestique dans la surhumaine oblation de soi, de son cœur et de toute capacité d’amour mise au service du Messie germé dans sa maison »

En raison de son rôle dans l’histoire du salut, saint Joseph est un père qui a toujours été aimé par le peuple chrétien comme le démontre le fait que, dans le monde entier, de nombreuses églises lui ont été dédiées. Plusieurs Instituts religieux, Confréries et groupes ecclésiaux sont inspirés de sa spiritualité et portent son nom, et diverses représentations sacrées se déroulent depuis des siècles en son honneur. De nombreux saints et saintes ont été ses dévots passionnés, parmi lesquels Thérèse d’Avila qui l’adopta comme avocat et intercesseur, se recommandant beaucoup à lui et recevant toutes les grâces qu’elle lui demandait ; encouragée par son expérience, la sainte persuadait les autres à lui être dévots.

Dans tout manuel de prière, on trouve des oraisons à saint Joseph. Des invocations particulières lui sont adressées tous les mercredis, et spécialement durant le mois de mars qui lui est traditionnellement dédié.

La confiance du peuple en saint Joseph est résumée dans l’expression “ite ad Joseph” qui fait référence au temps de la famine en Égypte quand les gens demandaient du pain au pharaon, et il répondait : « Allez trouver Joseph, et faites ce qu’il vous dira » (Gn 41, 55). Il s’agit de Joseph, le fils de Jacob qui par jalousie avait été vendu par ses frères (cf. Gn 37, 11-28) et qui – selon le récit biblique – est devenu par la suite vice-roi d’Égypte (cf. Gn 41, 41-44).

En tant que descendant de David (cf. Mt 1, 16.20), la racine dont devait germer Jésus selon la promesse faite à David par le prophète Nathan (cf. 2 S 7), et comme époux de Marie de Nazareth, saint Joseph est la charnière qui unit l’Ancien et le Nouveau Testament.

1er dimanche - Saint Joseph, père dans la tendresse

Psaume 24 (25)

R/ Tes chemins, Seigneur,
sont amour et vérité
pour qui garde ton alliance. (cf. 24, 10)

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

Extrait de la lettre apostolique du Pape François

Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu […], celle qui nous fait accueillir notre faiblesse, parce que c’est […] «à travers, et en dépit de notre faiblesse» que se réalise la plus grande partie des desseins de Dieu.
Joseph est également père dans l’obéissance à Dieu : avec son “fiat”, il sauve Marie et Jésus et enseigne à son Fils à «faire la volonté du Père». Appelé par Dieu à servir la mission de Jésus, «il coopère dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption et il est véritablement ministre du salut».

Qui est saint Joseph pour Jésus ?

Qui est saint Joseph pour moi ?

Joseph époux de Marie, qu’as-tu à me dire ?

Prière

Je vous salue Joseph, image de Dieu le Père
Je vous salue Joseph, père de Dieu le Fils
Vous êtes béni entre tous les hommes
Et bénis soient vos yeux qui ont vu ce que vous avez vu
Et bénies soient vos oreilles qui ont entendu ce que vous avez entendu
Et bénies soient vos mains qui ont touché le Verbe fait chair
Et bénis soient vos bras qui ont porté Celui qui porte toutes choses
Et béni soit votre cœur embrasé pour Lui du plus ardent amour
Et béni soit le Père Eternel qui vous a choisi
Et béni soit le Fils qui vous a aimé.

« Salutations à Saint Joseph », Saint Jean Eudes

Lettre Patris Corde du Pape François (3/8)

2. Père dans la tendresse

Joseph a vu Jésus grandir jour après jour « en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur avait fait avec Israël, “il lui a appris à marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger” (cf. Os 11, 3-4).

Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu : « Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint » (Ps 103, 13).

Joseph aura sûrement entendu retentir dans la synagogue, durant la prière des Psaumes, que le Dieu d’Israël est un Dieu de tendresse, qu’il est bon envers tous et que « sa tendresse est pour toutes ses œuvres » (Ps 145, 9).

L’histoire du salut s’accomplit en « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers nos faiblesses. Nous pensons trop souvent que Dieu ne s’appuie que sur notre côté bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre faiblesse. C’est ce qui fait dire à saint Paul : « Pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : “Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse” » (2 Co 12, 7-9).

Si telle est la perspective de l’économie du salut, alors nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse.

Le Malin nous pousse à regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire, l’Esprit la met en lumière avec tendresse. La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous. Le fait de montrer du doigt et le jugement que nous utilisons à l’encontre des autres sont souvent un signe de l’incapacité à accueillir en nous notre propre faiblesse, notre propre fragilité. Seule la tendresse nous sauvera de l’œuvre de l’Accusateur (cf. Ap 12, 10). C’est pourquoi il est important de rencontrer la Miséricorde de Dieu, notamment dans le Sacrement de la Réconciliation, en faisant une expérience de vérité et de tendresse. Paradoxalement, le Malin aussi peut nous dire la vérité. Mais s’il le fait, c’est pour nous condamner. Nous savons cependant que la Vérité qui vient de Dieu ne nous condamne pas, mais qu’elle nous accueille, nous embrasse, nous soutient, nous pardonne. La Vérité se présente toujours à nous comme le Père miséricordieux de la parabole (cf. Lc 15, 11-32) : elle vient à notre rencontre, nous redonne la dignité, nous remet debout, fait la fête pour nous parce que « mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (v. 24).

La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin.

2e dimanche - Saint Joseph, père dans l'obéissance

“Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !” Mc 9, 2-10

Extrait de la lettre apostolique du Pape François

Joseph est également père dans l’obéissance à Dieu : avec son “fiat”, il sauve Marie et Jésus et enseigne à son Fils à «faire la volonté du Père». Appelé par Dieu à servir la mission de Jésus, «il coopère dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption et il est véritablement ministre du salut».

Joseph « a été appelé par Dieu à servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa paternité. Dans la vie cachée de Nazareth, Jésus a appris à faire la volonté du Père à l’école de Joseph.

Cette volonté est devenue sa nourriture quotidienne Joseph « a été appelé par Dieu à servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa paternité. 

Comme Jésus, comment apprendre à faire la volonté du Père ?

Que veut dire pour moi le “ obéissance ” à la volonté de Dieu ?

Prière

Merci, cher Saint Joseph, pour votre foi qui fut à la mesure des merveilles de Dieu.
Et merci aussi pour votre espérance à toute épreuve, à travers les incertitudes, les craintes, l’exil, la pauvreté et le travail du jour. Et aussi pour votre promptitude à obéir aux signes que Dieu vous fit pour vous guider, en rêve à travers le ministère des anges chargés de vous protéger sur le chemin de l’exil et du retour. Votre vie est cachée en Dieu d’une manière unique. Elle est déroutante pour nos calculs humains : trente ans de vie cachée pour Jésus et trois années seulement pour Son ministère public.

Quel renversement de perspectives, et pour vous, quel signe de prédilection ! Quel mystère que le foyer de Nazareth, cet avantgoût du Ciel sur la terre.

Cher Saint Joseph, vous savez mieux que personne tous les dangers qui menacent aujourd’hui nos foyers chrétiens ; ils ont tellement besoin de sécurité, d’amour vrai et de fidélité. Je vous les confie pour les aider à demeurer foyers de lumière et de chaleur dans la nuit.

Lettre ouverte à St Joseph (extraits) Cardinal Léon Joseph Suenens

Lettre Patris Corde du Pape François (4/8)

3. Père dans l’obéissance

Dieu a aussi révélé à Joseph ses desseins par des songes, de façon analogue à ce qu’il a fait avec Marie quand il lui a manifesté son plan de salut. Dans la Bible, comme chez tous les peuples antiques, les songes étaient considérés comme un des moyens par lesquels Dieu manifeste sa volonté.

Joseph est très préoccupé par la grossesse incompréhensible de Marie : il ne veut pas « l’accuser publiquement » mais décide de « la renvoyer en secret » (Mt 1, 19). Dans le premier songe, l’ange l’aide à résoudre son dilemme : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 20-21). Sa réponse est immédiate : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24). Grâce à l’obéissance, il surmonte son drame et il sauve Marie.

Dans le deuxième songe, l’ange demande à Joseph : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mt 2, 13). Joseph n’hésite pas à obéir, sans se poser de questions concernant les difficultés qu’il devra rencontrer : « Il se leva dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode » (Mt 2, 14-15).

En Égypte, Joseph, avec confiance et patience, attend l’avis promis par l’ange pour retourner dans son Pays. Le messager divin, dans un troisième songe, juste après l’avoir informé que ceux qui cherchaient à tuer l’enfant sont morts, lui ordonne de se lever, de prendre avec lui l’enfant et sa mère et de retourner en terre d’Israël (cf. Mt 2, 19-20). Il obéit une fois encore sans hésiter : « Il se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël » (Mt 2, 21).

Mais durant le voyage de retour, « apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, – et c’est la quatrième fois que cela arrive – il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth » (Mt 2, 22-23).

L’évangéliste Luc rapporte que Joseph a affronté le long et pénible voyage de Nazareth à Bethléem pour se faire enregistrer dans sa ville d’origine, selon la loi de recensement de l’empereur César Auguste. Jésus est né dans cette circonstance (cf. Lc 2, 1-7) et il a été inscrit au registre de l’Empire comme tous les autres enfants.

Saint Luc, en particulier, prend soin de souligner que les parents de Jésus observaient toutes les prescriptions de la Loi : les rites de la circoncision de Jésus, de la purification de Marie après l’accouchement, de l’offrande du premier-né à Dieu (cf. 2, 21-24).

Dans chaque circonstance de sa vie, Joseph a su prononcer son “fiat“, tout comme Marie à l’Annonciation, et comme Jésus à Gethsémani.

Dans son rôle de chef de famille, Joseph a enseigné à Jésus à être soumis à ses parents (cf. Lc 2, 51), selon le commandement de Dieu (cf. Ex 20, 12).

Dans la vie cachée de Nazareth, Jésus a appris à faire la volonté du Père à l’école de Joseph. Cette volonté est devenue sa nourriture quotidienne (cf. Jn 4, 34). Même au moment le plus difficile de sa vie, à Gethsémani, il préfère accomplir la volonté du Père plutôt que la sienne, et il se fait « obéissant jusqu’à la mort […] de la croix » (Ph 2, 8). C’est pourquoi l’auteur de la Lettre aux Hébreux conclut que Jésus « apprit par ses souffrances l’obéissance » (5, 8).

Il résulte de tous ces événements que Joseph « a été appelé par Dieu à servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa paternité. C’est bien de cette manière qu’il coopère dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption et qu’il est véritablement ministre du salut ».

3e dimanche - Saint Joseph, père dans l'accueil

 “Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle. “ Ps 18 B
La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples.
Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard.
La crainte qu’il inspire est pure, elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables :
plus désirables que l’or, qu’une masse d’or fin,
plus savoureuses que le miel qui coule des rayons.

Extrait de la lettre apostolique du Pape François

Bien des fois, des évènements dont nous ne comprenons pas la signification surviennent dans notre vie. Notre première réaction est très souvent celle de la déception et de la révolte. Joseph laisse de côté ses raisonnements pour faire place à ce qui arrive et, aussi mystérieux que cela puisse paraître à ses yeux, il
l’accueille, en assume la responsabilité et se réconcilie avec sa propre histoire.

La vie spirituelle de Joseph «n’est pas un chemin qui explique, mais un chemin qui accueille», ce qui ne fait pas de lui un «homme passivement résigné» pour autant. Au contraire: «il est fortement et courageusement engagé». La venue de Jésus parmi nous est un don du Père pour que chacun se réconcilie avec la chair de sa propre histoire, même quand il ne la comprend pas complètement. 

Ai-je pu rencontrer et accueillir Dieu lors de certains événements déstabilisants de ma vie ?

De quelle manière Dieu a-t-il agit ? 

Prière

Mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.

Prière d’abandon de Charles de Foucault

Lettre Patris Corde du Pape François (5/8)

4. Père dans l’accueil

Joseph accueille Marie sans fixer de conditions préalables. Il se fie aux paroles de l’Ange. « La noblesse de son cœur lui fait subordonner à la charité ce qu’il a appris de la loi. Et aujourd’hui, en ce monde où la violence psychologique, verbale et physique envers la femme est patente, Joseph se présente comme une figure d’homme respectueux, délicat qui, sans même avoir l’information complète, opte pour la renommée, la dignité et la vie de Marie. Et, dans son doute sur la meilleure façon de procéder, Dieu l’aide à choisir en éclairant son jugement ».

Bien des fois, des évènements dont nous ne comprenons pas la signification surviennent dans notre vie. Notre première réaction est très souvent celle de la déception et de la révolte. Joseph laisse de côté ses raisonnements pour faire place à ce qui arrive et, aussi mystérieux que cela puisse paraître à ses yeux, il l’accueille, en assume la responsabilité et se réconcilie avec sa propre histoire. Si nous ne nous réconcilions pas avec notre histoire, nous ne réussirons pas à faire le pas suivant parce que nous resterons toujours otages de nos attentes et des déceptions qui en découlent.

La vie spirituelle que Joseph nous montre n’est pas un chemin qui explique, mais un chemin qui accueille. C’est seulement à partir de cet accueil, de cette réconciliation, qu’on peut aussi entrevoir une histoire plus grande, un sens plus profond. Semblent résonner les ardentes paroles de Job qui, à l’invitation de sa femme à se révolter pour tout le mal qui lui arrive, répond : « Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu, comment ne pas accueillir de même le malheur » (Jb 2, 10).

Joseph n’est pas un homme passivement résigné. Il est fortement et courageusement engagé. L’accueil est un moyen par lequel le don de force qui nous vient du Saint Esprit se manifeste dans notre vie. Seul le Seigneur peut nous donner la force d’accueillir la vie telle qu’elle est, de faire aussi place à cette partie contradictoire, inattendue, décevante de l’existence.

La venue de Jésus parmi nous est un don du Père pour que chacun se réconcilie avec la chair de sa propre histoire, même quand il ne la comprend pas complètement.

Ce que Dieu a dit à notre saint : « Joseph, fils de David, ne crains pas » (Mt 1, 20), il semble le répéter à nous aussi : “N’ayez pas peur !”. Il faut laisser de côté la colère et la déception, et faire place, sans aucune résignation mondaine mais avec une force pleine d’espérance, à ce que nous n’avons pas choisis et qui pourtant existe. Accueillir ainsi la vie nous introduit à un sens caché. La vie de chacun peut repartir miraculeusement si nous trouvons le courage de la vivre selon ce que nous indique l’Évangile. Et peu importe si tout semble déjà avoir pris un mauvais pli et si certaines choses sont désormais irréversibles. Dieu peut faire germer des fleurs dans les rochers. Même si notre cœur nous accuse, il « est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses » (1Jn 3, 20).

Le réalisme chrétien, qui ne rejette rien de ce qui existe, revient encore une fois. La réalité, dans sa mystérieuse irréductibilité et complexité, est porteuse d’un sens de l’existence avec ses lumières et ses ombres. C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « Nous savons qu’avec ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour leur bien » (Rm 8, 28). Et saint Augustin ajoute : « …même en ce qui est appelé mal (etiam illud quod malum dicitur) ». Dans cette perspective globale, la foi donne un sens à tout évènement, heureux ou triste.

Loin de nous, alors, de penser que croire signifie trouver des solutions consolatrices faciles. La foi que nous a enseignée le Christ est, au contraire, celle que nous voyons en saint Joseph qui ne cherche pas de raccourcis mais qui affronte “les yeux ouverts” ce qui lui arrive en en assumant personnellement la responsabilité.

L’accueil de Joseph nous invite à accueillir les autres sans exclusion, tels qu’ils sont, avec une prédilection pour les faibles parce que Dieu choisit ce qui est faible (cf. 1 Co 1, 27). Il est « père des orphelins, justicier des veuves » (Ps 68, 6) et il commande d’aimer l’étranger. Je veux imaginer que, pour la parabole du fils prodigue et du père miséricordieux, Jésus se soit inspiré des comportements de Joseph (cf. Lc 15, 11-32).

4e dimanche - Saint Joseph, père au courage créatif

“Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. “ Jean 13, 14-21

Extrait de la lettre apostolique du Pape François

Si la première étape de toute vraie guérison intérieure consiste à accueillir sa propre histoire, c’est-à-dire à faire de la place en nous-mêmes y compris à ce que nous n’avons pas choisi dans notre vie, il faut cependant ajouter une autre caractéristique importante : le courage créatif, surtout quand on rencontre des difficultés. En effet, devant une difficulté on peut s’arrêter et abandonner la partie, ou bien on peut se donner de la peine. Ce sont parfois les difficultés qui tirent de nous des ressources que nous ne pensons même pas avoir. […] Si quelquefois Dieu semble ne pas nous aider, cela ne signifie pas qu’il nous a abandonnés, mais qu’il nous fait confiance, qu’il fait confiance en ce que nous pouvons projeter, inventer, trouver. Nous devons apprendre de Joseph le même soin et la même responsabilité : aimer l’Enfant et sa mère ; aimer les Sacrements et la charité ; aimer l’Église et les pauvres.

Comment ais-je rencontré Dieu dans mes peurs, mes fragilités, mes faiblesses, révoltes et mes moments de tempête ?

Puis-je accepter mes peurs, mes fragilités, mes faiblesses, et y accueillir la tendresse de Dieu ?

Prière

« J’ai rêvé que je cheminais sur la plage en compagnie du Seigneur, et que, dans la toile de ma vie, se réfléchissaient tous les jours de ma vie. J’ai regardé en arrière, et j’ai vu qu’à ce jour où passait le film de ma vie surgissaient des traces sur le sable ; l’une était mienne, l’autre celle du Seigneur. Ainsi nous continuions à marcher jusqu’à ce que tous mes jours fussent achevés. Alors, je me suis arrêté, j’ai regardé en arrière. J’ai retrouvé alors qu’en certains endroits, il y avait seulement une empreinte de pied. Et ces lieux coïncidaient justement avec les jours les plus difficiles de ma vie, les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur et de plus grandes douleurs. J’ai donc interrogé : Seigneur, Tu as dit que Tu étais avec moi, tous les jours de ma vie, et j’ai accepté de vivre avec Toi. Mais, pourquoi m’as-Tu laissé seul, dans les pires moments de ma vie ? Et le Seigneur me répondit : Mon Fils, je t’aime, j’ai dit que je serai avec toi durant la promenade, et que je ne te laisserai pas une seule minute. Je ne t’ai pas abandonné : les jours où tu n’as vu qu’une trace sur le sable sont les jours où je t’ai porté ! Amen. »

Prière d’Ademar de Barros 

Lettre Patris Corde du Pape François (6/8)

5. Père au courage créatif

Si la première étape de toute vraie guérison intérieure consiste à accueillir sa propre histoire, c’est-à-dire à faire de la place en nous-mêmes y compris à ce que nous n’avons pas choisi dans notre vie, il faut cependant ajouter une autre caractéristique importante : le courage créatif, surtout quand on rencontre des difficultés. En effet, devant une difficulté on peut s’arrêter et abandonner la partie, ou bien on peut se donner de la peine. Ce sont parfois les difficultés qui tirent de nous des ressources que nous ne pensons même pas avoir.

Bien des fois, en lisant les “Évangiles de l’enfance”, on se demande pourquoi Dieu n’est pas intervenu de manière directe et claire. Mais Dieu intervient à travers des évènements et des personnes. Joseph est l’homme par qui Dieu prend soin des commencements de l’histoire de la rédemption. Il est le vrai “miracle” par lequel Dieu sauve l’Enfant et sa mère. Le Ciel intervient en faisant confiance au courage créatif de cet homme qui, arrivant à Bethléem et ne trouvant pas un logement où Marie pourra accoucher, aménage une étable et l’arrange afin qu’elle devienne, autant que possible, un lieu accueillant pour le Fils de Dieu qui vient au monde (cf. Lc 2, 6-7). Devant le danger imminent d’Hérode qui veut tuer l’Enfant, Joseph est alerté, une fois encore en rêve, pour le défendre, et il organise la fuite en Égypte au cœur de la nuit (cf. Mt 2, 13-14).

Une lecture superficielle de ces récits donne toujours l’impression que le monde est à la merci des forts et des puissants. Mais la “bonne nouvelle” de l’Évangile est de montrer comment, malgré l’arrogance et la violence des dominateurs terrestres, Dieu trouve toujours un moyen pour réaliser son plan de salut. Même notre vie semble parfois à la merci des pouvoirs forts. Mais l’Évangile nous dit que, ce qui compte, Dieu réussit toujours à le sauver à condition que nous ayons le courage créatif du charpentier de Nazareth qui sait transformer un problème en opportunité, faisant toujours confiance à la Providence.

Si quelquefois Dieu semble ne pas nous aider, cela ne signifie pas qu’il nous a abandonnés, mais qu’il nous fait confiance, qu’il fait confiance en ce que nous pouvons projeter, inventer, trouver.

Il s’agit du même courage créatif démontré par les amis du paralytique qui le descendent par le toit pour le présenter à Jésus (cf. Lc 5, 17-26). La difficulté n’a pas arrêté l’audace et l’obstination de ces amis. Ils étaient convaincus que Jésus pouvait guérir le malade et « comme ils ne savaient par où l’introduire à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et, à travers les tuiles, ils le descendirent avec sa civière, au milieu, devant Jésus. Voyant leur foi, il dit : “Homme, tes péchés te sont remis” » (vv. 19-20). Jésus reconnaît la foi créative avec laquelle ces hommes ont cherché à lui amener leur ami malade.

L’Évangile ne donne pas d’informations concernant le temps pendant lequel Marie, Joseph et l’Enfant restèrent en Égypte. Cependant, ils auront certainement dû manger, trouver une maison, un travail. Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour remplir le silence de l’Évangile à ce propos. La sainte Famille a dû affronter des problèmes concrets comme toutes les autres familles, comme beaucoup de nos frères migrants qui encore aujourd’hui risquent leur vie, contraints par les malheurs et la faim. En ce sens, je crois que saint Joseph est vraiment un patron spécial pour tous ceux qui doivent laisser leur terre à cause des guerres, de la haine, de la persécution et de la misère.

À la fin de chaque événement qui voit Joseph comme protagoniste, l’Évangile note qu’il se lève, prend avec lui l’Enfant et sa mère, et fait ce que Dieu lui a ordonné (cf. Mt 1, 24 ; 2, 14.21). Jésus et Marie sa Mère sont, en effet, le trésor le plus précieux de notre foi.

On ne peut pas séparer, dans le plan du salut, le Fils de la mère, de celle qui « avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l’union avec son Fils jusqu’à la croix ».

Nous devons toujours nous demander si nous défendons de toutes nos forces Jésus et Marie qui sont mystérieusement confiés à notre responsabilité, à notre soin, à notre garde. Le Fils du Tout-Puissant vient dans le monde en assumant une condition de grande faiblesse. Il se fait dépendant de Joseph pour être défendu, protégé, soigné, élevé. Dieu fait confiance à cet homme, comme le fait Marie qui trouve en Joseph celui qui, non seulement veut lui sauver la vie, mais qui s’occupera toujours d’elle et de l’Enfant. En ce sens, Joseph ne peut pas ne pas être le Gardien de l’Église, parce que l’Église est le prolongement du Corps du Christ dans l’histoire, et en même temps dans la maternité de l’Église est esquissée la maternité de Marie. Joseph, en continuant de protéger l’Église, continue de protéger l’Enfant et sa mère, et nous aussi en aimant l’Église nous continuons d’aimer l’Enfant et sa mère.

Cet Enfant est celui qui dira : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Ainsi chaque nécessiteux, chaque pauvre, chaque souffrant, chaque moribond, chaque étranger, chaque prisonnier, chaque malade est “l’Enfant” que Joseph continue de défendre. C’est pourquoi saint Joseph est invoqué comme protecteur des miséreux, des nécessiteux, des exilés, des affligés, des pauvres, des moribonds. Et c’est pourquoi l’Église ne peut pas ne pas aimer avant tout les derniers, parce que Jésus a placé en eux une préférence, il s’identifie à eux personnellement. Nous devons apprendre de Joseph le même soin et la même responsabilité : aimer l’Enfant et sa mère ; aimer les Sacrements et la charité ; aimer l’Église et les pauvres. Chacune de ces réalités est toujours l’Enfant et sa mère.

19 mars - Fête de Saint Joseph

Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.

Pape François

5e dimanche - Saint Joseph, père travailleur

“Mais voici quelle sera l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël […]. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.”  Jr 31, 31-34

Extrait de la lettre apostolique du Pape François

Le rapport avec le travail est un aspect qui caractérise saint Joseph …

Jésus a appris de lui la valeur, la dignité et la joie de ce que signifie manger le pain, fruit de son travail. Le travail devient participation à l’œuvre même du salut, occasion pour hâter l’avènement du Royaume, développer les potentialités et qualités personnelles en les mettant au service de la société et de la communion.

La personne qui travaille, quel que soit sa tâche, collabore avec Dieu lui-même et devient un peu créatrice du monde qui nous entoure.

Prière

Implorons saint Joseph travailleur pour que nous puissions trouver des chemins qui nous engagent à dire : aucun jeune, aucune personne, aucune famille sans travail ! «Saint Joseph, qu’il ne soit pas dit que je t’ai invoqué en vain, et puisque tu peux tout auprès de Jésus et de Marie, montre-moi que ta bonté est aussi grande que ton pouvoir. Amen.

Pape François

Lettre Patris Corde du Pape François (7/8)

6. Père travailleur

Le rapport avec le travail est un aspect qui caractérise saint Joseph et qui est mis en évidence depuis la première Encyclique sociale, Rerum novarum, de Léon XIII. Saint Joseph était un charpentier qui a travaillé honnêtement pour garantir la subsistance de sa famille. Jésus a appris de lui la valeur, la dignité et la joie de ce que signifie manger le pain, fruit de son travail.

À notre époque où le travail semble représenter de nouveau une urgente question sociale et où le chômage atteint parfois des niveaux impressionnants, y compris dans les nations où pendant des décennies on a vécu un certain bien-être, il est nécessaire de comprendre, avec une conscience renouvelée, la signification du travail qui donne la dignité et dont notre Saint est le patron exemplaire.

Le travail devient participation à l’œuvre même du salut, occasion pour hâter l’avènement du Royaume, développer les potentialités et qualités personnelles en les mettant au service de la société et de la communion. Le travail devient occasion de réalisation, non seulement pour soi-même mais surtout pour ce noyau originel de la société qu’est la famille. Une famille où manque le travail est davantage exposée aux difficultés, aux tensions, aux fractures et même à la tentation désespérée et désespérante de la dissolution. Comment pourrions-nous parler de la dignité humaine sans vouloir garantir, à tous et à chacun, la possibilité d’une digne subsistance ?

La personne qui travaille, quel que soit sa tâche, collabore avec Dieu lui-même et devient un peu créatrice du monde qui nous entoure. La crise de notre époque, qui est une crise économique, sociale, culturelle et spirituelle, peut représenter pour tous un appel à redécouvrir la valeur, l’importance et la nécessité du travail pour donner naissance à une nouvelle “normalité” dont personne n’est exclu. Le travail de saint Joseph nous rappelle que Dieu lui-même fait homme n’a pas dédaigné de travailler. La perte du travail qui frappe de nombreux frères et sœurs, et qui est en augmentation ces derniers temps à cause de la pandémie de la Covid-19, doit être un rappel à revoir nos priorités. Implorons saint Joseph travailleur pour que nous puissions trouver des chemins qui nous engagent à dire : aucun jeune, aucune personne, aucune famille sans travail !

Dimanche des Rameaux - Saint Joseph, père dans l'ombre

 «Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !” Jn 12, 12-16

Extrait de la lettre apostolique du Pape François

Avec l’image suggestive de l’ombre il définit la figure de Joseph qui est pour Jésus l’ombre sur la terre du Père Céleste. La logique de l’amour est toujours une logique de liberté, et Joseph a su aimer de manière extraordinairement libre. Il ne s’est jamais mis au centre. Il a su se décentrer, mettre au centre de sa
vie Marie et Jésus.

Le bonheur de Joseph n’est pas dans la logique du sacrifice de soi, mais du don de soi.

Nous sommes toujours tous dans la condition de Joseph : une ombre de l’unique Père céleste… une ombre qui suit le Fils.

Prière

« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. »

Zacharie 9,9

Lettre Patris Corde du Pape François (4/8)

7. Père dans l’ombre

L’écrivain polonais Jan Dobraczyński, dans son livre L’ombre du Père, a raconté la vie de saint Joseph sous forme de roman. Avec l’image suggestive de l’ombre il définit la figure de Joseph qui est pour Jésus l’ombre sur la terre du Père Céleste. Il le garde, le protège, ne se détache jamais de lui pour suivre ses pas. Pensons à ce que Moïse rappelle à Israël : « Tu l’as vu aussi au désert : Yahvé ton Dieu te soutenait comme un homme soutient son fils » (Dt 1, 31). C’est ainsi que Joseph a exercé la paternité pendant toute sa vie.

On ne naît pas père, on le devient. Et on ne le devient pas seulement parce qu’on met au monde un enfant, mais parce qu’on prend soin de lui de manière responsable. Toutes les fois que quelqu’un assume la responsabilité de la vie d’un autre, dans un certain sens, il exerce une paternité à son égard.

Dans la société de notre temps, les enfants semblent souvent être orphelins de père. Même l’Église d’aujourd’hui a besoin de pères. L’avertissement de saint Paul aux Corinthiens est toujours actuel : « Auriez-vous des milliers de pédagogues dans le Christ, vous n’avez pas plusieurs pères » (1 Co 4, 15). Chaque prêtre ou évêque devrait pouvoir dire comme l’apôtre : « C’est moi qui, par l’Évangile, vous ai engendrés dans le Christ Jésus » (ibid.). Et aux Galates il dit : « Mes petits-enfants, vous que j’enfante à nouveau dans la douleur jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous » (4, 19).

Etre père signifie introduire l’enfant à l’expérience de la vie, à la réalité. Ne pas le retenir, ne pas l’emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix, de liberté, de départs. C’est peut-être pourquoi, à côté du nom de père, la tradition a qualifié Joseph de “très chaste”. Ce n’est pas une indication simplement affective, mais c’est la synthèse d’une attitude qui exprime le contraire de la possession. La chasteté est le fait de se libérer de la possession dans tous les domaines de la vie. C’est seulement quand un amour est chaste qu’il est vraiment amour. L’amour qui veut posséder devient toujours à la fin dangereux, il emprisonne, étouffe, rend malheureux. Dieu lui-même a aimé l’homme d’un amour chaste, en le laissant libre même de se tromper et de se retourner contre lui. La logique de l’amour est toujours une logique de liberté, et Joseph a su aimer de manière extraordinairement libre. Il ne s’est jamais mis au centre. Il a su se décentrer, mettre au centre de sa vie Marie et Jésus.

Le bonheur de Joseph n’est pas dans la logique du sacrifice de soi, mais du don de soi. On ne perçoit jamais en cet homme de la frustration, mais seulement de la confiance. Son silence persistant ne contient pas de plaintes mais toujours des gestes concrets de confiance. Le monde a besoin de pères, il refuse les chefs, il refuse celui qui veut utiliser la possession de l’autre pour remplir son propre vide ; il refuse ceux qui confondent autorité avec autoritarisme, service avec servilité, confrontation avec oppression, charité avec assistanat, force avec destruction. Toute vraie vocation naît du don de soi qui est la maturation du simple sacrifice. Ce type de maturité est demandé même dans le sacerdoce et dans la vie consacrée. Là où une vocation matrimoniale, célibataire ou virginale n’arrive pas à la maturation du don de soi en s’arrêtant seulement à la logique du sacrifice, alors, au lieu de se faire signe de la beauté et de la joie de l’amour elle risque d’exprimer malheur, tristesse et frustration.

La paternité qui renonce à la tentation de vivre la vie des enfants ouvre toujours tout grand des espaces à l’inédit. Chaque enfant porte toujours avec soi un mystère, un inédit qui peut être révélé seulement avec l’aide d’un père qui respecte sa liberté. Un père qui est conscient de compléter son action éducative et de vivre pleinement la paternité seulement quand il s’est rendu “inutile”, quand il voit que l’enfant est autonome et marche tout seul sur les sentiers de la vie, quand il se met dans la situation de Joseph qui a toujours su que cet Enfant n’était pas le sien mais avait été simplement confié à ses soins. Au fond, c’est ce que laisse entendre Jésus quand il dit : « N’appelez personne votre Père sur la terre : car vous n’en avez qu’un, le Père céleste » (Mt 23, 9).

Chaque fois que nous nous trouvons dans la condition d’exercer la paternité, nous devons toujours nous rappeler qu’il ne s’agit jamais d’un exercice de possession, mais d’un “signe” qui renvoie à une paternité plus haute. En un certain sens, nous sommes toujours tous dans la condition de Joseph : une ombre de l’unique Père céleste qui « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 45) ; et une ombre qui suit le Fils.

Semaine sainte jusqu'à Pâques - Conclusion de la lettre

« Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère » (Mt 2, 13), dit Dieu à saint Joseph.

Le but de cette Lettre Apostolique est de faire grandir l’amour envers ce grand saint, pour être poussés à implorer son intercession et pour imiter ses vertus et son élan.

En effet, la mission spécifique des saints est non seulement d’accorder des miracles et des grâces, mais d’intercéder pour nous devant Dieu, comme l’ont fait Abraham et Moïse, comme le fait Jésus, « unique médiateur » (1 Tm 2, 5) qui est auprès de Dieu Père notre « avocat » (1 Jn 2, 1), « toujours vivant pour intercéder en [notre] faveur » (He 7, 25 ; cf. Rm 8, 34).

Les saints aident tous les fidèles « à chercher la sainteté et la perfection propres à leur état ». Leur vie est une preuve concrète qu’il est possible de vivre l’Évangile.

Jésus a dit : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29), et eux sont à leur tour des exemples de vie à imiter. Saint Paul a explicitement exhorté : « Montrez-vous mes imitateurs » (1 Co 4, 16). Saint Joseph le dit à travers son silence éloquent.

Devant l’exemple de tant de saints et de saintes, saint Augustin s’est demandé : « Ce que ceux-ci et celles-ci ont pu faire, tu ne le pourrais pas ? ». Et il a ainsi obtenu la conversion définitive en s’exclamant : « Bien tard, je t’ai aimée, ô Beauté si ancienne et si nouvelle! ».

Il ne reste qu’à implorer de saint Joseph la grâce des grâces : notre conversion.

Nous lui adressons notre prière :

Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.

O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.

Donné à Rome, Saint Jean de Latran, le 8 décembre, Solennité de l’Immaculée Conception de la B.V. Marie, de l’année 2020, la huitième de mon Pontificat.

François

Source : vatican.va

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Dernière mise à jour : 30/3/2021