Textes et méditations de la semaine du 29 novembre

1e semaine de l'Avent

5 décembre

L’Evangile d’aujourd’hui nous rapporte que Jésus va à la rencontre des habitants des villes et des villages. Il y va pour apporter la parole qui ouvre les cœurs à la vérité et aussi pour apporter la guérison qui aide à découvrir la présence du Royaume de Dieu. Jésus est un infatigable marcheur qui va vers l’Homme là où il vit. En cela, Il est la parfaite image de la présence de Dieu parmi les hommes. Saint Matthieu nous dit même que Jésus parcourt des villes et des villages comme s’Il était pressé. Comment comprendre cet empressement de Jésus ?  Saint Paul dit dans une de ses lettres que “l’amour du Christ nous presse”. Cela est d’autant plus vrai quand il s’agit du Christ : étant tout amour, Il est pressé par l’amour de Son Père pour les hommes. Jésus empressé, cherche l’homme de tout Son cœur. Quant à Paul, il estime donc évident que tout chrétien doit être à son tour, animé du même comportement. 

Jésus est le vrai Dieu et c’est ce que nous confessons dans notre Credo :« le vrai Dieu né du vrai Dieu ». Cependant, souvent aussi nous oublions de voir en Jésus, à travers Ses gestes et Ses paroles, aussi Son humanité. Mais cette humanité et Sa divinité ne se contredisent pas, car tous Ses gestes les plus humains reflètent Son identité divine. La personne de Jésus a fasciné les gens parce que justement Ses gestes d’accueil et de compassion révélaient Sa Divinité. Dieu S’est fait homme, par conséquent, tous nos gestes les plus humains, révèlent Dieu. Parmi ces gestes les plus profondément humains et en même temps les plus profondément divins, se trouve la compassion-miséricorde. Voir la détresse des personnes désemparées, abattues et agir en leur faveur, c’est faire grandir en nous la ressemblance à Dieu. Jésus Lui, Il sait voir la misère des gens :« Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger ». Mais avant tout Il en connaît aussi la cause. Pour Jésus la cause et l’ampleur de la misère humaine proviennent du manque de solidarité des foules et de leur éloignement de Dieu, le vrai Pasteur. Jésus rassemble les foules autour de Lui et leur apprend à être solidaires : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement ». Ce pourquoi, Il demande entre autres à ceux qui L’écoutent de prier aussi pour que Dieu envoie ceux et celles qui seront capables de s’ouvrir à la misère des hommes. Jésus appelle Ses disciples en leur disant : « la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. » Ils sont encore peu nombreux, ceux et celle qui peuvent partager et apprendre à partager. 

La meilleure façon de marcher à la rencontre du Seigneur en ce temps de l’Avent c’est de Lui ressembler.  Saint Paul a bien saisi le rôle des chrétiens dans le monde: « Portez les fardeaux les uns des autres : ainsi vous accomplirez la loi du Christ ». Le temps de l’Avent nous aide à redécouvrir notre vocation en tant que chrétiens. Tout geste de solidarité avec les nécessiteux nous ouvre davantage au mystère de l’incarnation : Dieu qui S’est fait chair, Il a habité parmi nous. 

 

Les textes du jour sont disponibles sur https://www.aelf.org/2020-12-05/romain/messe

4 décembre

« Que tout se passe pour vous selon votre foi ! », dit Jésus aux deux aveugles qui s’étaient approchés de lui. S’il nous disait cela à nous, que se passerait-il ? Quelle est ma foi en Jésus-Christ ? Qui est-il pour moi ? Et puis… quel est le décalage entre ce qu’il est pour moi et celui qu’il est vraiment ?

Le Christ… celui qui est l’infiniment grand, le tout puissant… qui se fait si humble, si fragile, dans la vulnérabilité extrême de l’embryon puis du fœtus, puis du nouveau-né dans des circonstances de grand dénuement… tout ça pour nous ! Il a grandi, il a accompli sa mission, il a tout vécu comme nous (sauf le péché) jusqu’à l’injustice criante de la croix, jusqu’à la mort… pour moi, pour nous ! Pour nous relever avec lui dans sa résurrection ! Pour faire de nous son Corps, son Église, par laquelle il poursuit son œuvre… pour nous, pour toute l’humanité !

Tiens ? Mais cela ne nous donne-t-il pas un nouvel angle d’approche sur la question qui nous était posée ci-dessus ? Si dans notre foi nous croyons que le Christ fait de nous son Corps, en Église, alors nous croyons qu’il attend de nous que nous contribuions à son œuvre !

Son œuvre, elle est large : prier et célébrer le Père, établir tous les hommes et femmes dans sa vie et son union divine, les servir dans le don croissant total de lui-même, leur enseigner sa Parole, propager la Bonne Nouvelle du Salut… Toute cette œuvre, nous avons à la poursuivre, en Jésus-Christ, ensemble en Église, dans toutes ses dimensions. Parfois (souvent ?), on met en avant l’un ou l’autre aspect, au risque d’en négliger d’autres. Une certaine routine peut aussi s’installer. Et pourtant, le Seigneur nous rappelle régulièrement d’être toujours attentifs à tout cela, sans exclusive : de veiller à la fois à la vie de prière, à la charité et au service, à la vie fraternelle, à la transmission de ce que Dieu nous fait connaître de lui, à l’annonce de sa Parole…

Repérez-vous un aspect ou l’autre de la vie chrétienne où vous êtes parfois moins attentifs ? Ça va vous demander un effort un peu nouveau d’y veiller et d’y agir plus ? À moi aussi. Mais : « Que tout se passe pour vous selon votre foi » !

Les textes du jour sur le site d’AELF

3 décembre

« Celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant […] » (Mt 7,21.24-27)

À la fin de chaque proclamation de l’Évangile, nous sommes invités à acclamer la Parole de Dieu qui vient d’être proclamée et qui vient d’être entendue. Oui, Dieu a parlé et Il nous invite à L’écouter. Il a parlé par les prophètes et Il « nous a parlé à nous par un Fils » (He 1,2) il y a deux mille ans. Il nous a parlé et il continue à dialoguer avec nous, à tisser une relation avec nous. On se demande pourquoi Dieu garde le silence ? Pourquoi Dieu ne répond pas à notre cri d’appel ? En effet, dans un dialogue réussi il faut avoir un temps d’écoute et un temps pour être écouté. Dieu nous parle de façon humaine par son Fils, le Verbe divin. C’est le sens de la naissance du Christ. Dieu parle à la hauteur de l’interlocuteur que nous sommes pour que Sa Parole soit entendue. Sa parole vivante ne cesse de nous parvenir aujourd’hui et pourtant elle n’est parfois pas suffisamment comprise. Nous sommes distraits par des voix parasites, par des appels sous diverses formes, par des bruits autour de nous et même par nos propres voix. Comment pouvons-nous mener un vrai dialogue si nous n’écoutons pas suffisamment, si notre attention ne se concentre pas sur la parole de notre interlocuteur. Alors, si nous ne comprenons pas la voix de Dieu, nous devons lire et relire la Parole de Dieu écrite par l’intermédiaire des prophètes, des apôtres, pour qu’aucune de Ses paroles ne nous échappe. Le silence de Dieu est alors le moment qui nous aide à mieux comprendre ce qu’Il nous dit et ce qu’Il veut nous faire comprendre. Oui, ce n’est pas une tâche simple.

Le passage de l’Évangile d’aujourd’hui parle des enseignements de Jésus, dits enseignements à la montagne. Jésus nous invite à écouter les paroles, les enseignements qu’Il vient de prononcer à la montagne aux disciples, pour ceux qui écoutent Jésus. Alors, mettre en pratique les paroles suppose une écoute attentive, une écoute active, c’est-à-dire de retenir ce qui important pour nous pour que ces paroles ne deviennent pas des belles paroles, agréables à écouter, puis vite oubliées, mais pour qu’elles se transforment en nous en des fondements sur lesquels nous basons notre vie, nos actions. Écouter et mettre en pratique ne sont pas deux actions séparées, mais forment une action unique. Si nous écoutons sans pratiquer, que vaut notre écoute ? Si nous faisons des bonnes pratiques, sur quoi basons-nous nos actions ? Il est difficile de distinguer l’écoute attentive et la pratique assidue. La foi solide ne se base pas sur des paroles comme l’exemple donné parJésus qui proclame « Seigneur, Seigneur ». Elle se révèle plutôt par la charité (Gl 5,6), par un amour fraternel (cf. Jc 2,8), par une vie orientée par la Parole.

Notre foi agissante est la preuve la plus solide de notre écoute et de notre dialogue avec Dieu. Elle montre une écoute active et inventive, une écoute de la Parole qui devient ensuite le fondement de notre vie, comme l’Amen que nous prononçons. Que notre vie se base sur la Parole de Dieu, pour que nos actes soient les fruits venant de Dieu.

 

Les textes du jour sur https://www.aelf.org/2020-12-03/romain/messe

2 décembre

Les textes du jour sont disponibles sur https://www.aelf.org/2020-12-02/romain/messe

1 décembre

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits. »

Oserions-nous poser la question suivante : mais qu’est-ce donc que Tu as révélé aux tout petits et caché aux sages et aux savants ?

Mais la poser, c’est déjà constater l’ambivalence de notre cœur; il désirerait être un tout petit, mais il est aussi attiré par la sagesse des savants.

La notion de « sage » a évoluée au fil du temps.

A notre époque, on pourrait qualifier de « sages » ceux qui cherchent à fabriquer un monde parfait, qui se limiterait à ce qui peut être démontré scientifiquement, dont le nom de Dieu serait absent car non constable empiriquement.

Ceux qui classent, arbitrairement, la foi, la pratique religieuse, dans les activités « non essentielles ».

A ceux-là qui ont fait de l’horizon sensible leur seule vérité, la révélation divine demeure impénétrable.

Notre Seigneur ne vient pas créer un « nouveau monde » terrestre, ni nous épargner les ennuis, Il vient nous sauver.

C’est là le cœur de la révélation divine, nous sommes sauvés. 

Nous sommes sauvés car le Christ vient nous faire connaitre Son Père, qui est aussi Notre Père.

Dans les derniers instants de notre vie, nous ne demanderons pas à Jésus de nous guérir, ou de nous donner ceci ou cela, mais Seigneur sauve-moi.

Ce don de la vie éternelle, nous n’avons rien fait pour le mériter, nous ne pouvons même pas le gagner par nos bonnes actions, il est pur grâce de Dieu.

Cette grâce, donnée sans limitation à ceux qui la demandent, porte un autre nom : l’Esprit Saint.

Ce même Esprit nous appelle du plus profond de notre cœur à croire à l’amour de Dieu pour nous.

Ce Dieu qui est devenu un petit enfant, qui est mort et ressuscité pour nous, et nous a ainsi réintroduits dans Son amitié éternelle.

Comme Jésus, nous exultons de joie, car nous avons cru à l’amour de Dieu.

 

Retrouvez les textes du jour sur https://www.aelf.org/2020-12-01/romain/messe

30 novembre

C’est la Saint André !

Hasard de la planification, c’est à moi qu’il revient de proposer une méditation le jour où certains me souhaiteront une bonne fête. Car aujourd’hui, c’est pour l’Eglise la fête en mémoire de l’apôtre André, le premier appelé.

Si la tradition reconnait Saint André, d’abord disciple de Jean Baptiste, comme le premier disciple de Jésus, c’est parce que l’évangile de Jean le présente ainsi. C’est même lui qui va convaincre Simon-Pierre de rencontrer le Christ. Mais dans la lecture d’aujourd’hui, les faits ne se présentent pas de la même manière. André est avec son frère Simon-Pierre en train de pêcher, tout comme les fils de Zébédée. Ils sont occupés à leurs tâches quotidiennes qui assurent leur subsistance. Et ils sont interpellés par Jésus. L’appel est clair : suivre le Christ. Et leur réponse tout autant : ils laissent tout en plan et le suivent. Dans ce passage d’Evangile, il n’y pas de discussions, de demandes d’explication, de temps pour peser le pour et le contre, … Cette radicalité de l’Evangile est une constante. Jésus ne fait pas dans la demi-mesure, dans le compromis, dans la diplomatie. Sa parole est claire et appelle à avoir une attitude déterminée.

L’appel du Seigneur est un fil rouge dans la Bible. D’Abraham aux Apôtres, Dieu appelle. Et on notera le très beau passage de la vocation d’Elisée qui, à l’appel d’Elie, abandonne lui aussi sa tâche de labours, brûlant même sa charrue et donnant ses bœufs, pour le suivre. Toujours cette radicalité ! On ne répond pas à l’appel de Dieu par des engagements conditionnels ou temporaires. On ne se met pas à la suite du Christ en regardant en arrière ou en emportant avec soi ses richesses.

Cette radicalité s’exprime dans nos vies par notre baptême. Ce sacrement nous fait entrer dans l’Eglise, corps du Christ. Même si nous avons parfois du mal à intégrer cela dans notre quotidien, nous sommes « en Christ » et le Christ est « en nous ». Et pas à moitié, mais totalement ! 

Percevoir cette radicalité du baptême peut nous procurer une vraie joie. Car il ne s’agit de faire des choses ou de mériter quelque chose. Nous avons reçu cette grâce, ce don gratuit et inconditionnel. Par notre baptême, nous sommes frères et sœurs du Christ et enfants de Dieu. C’est la conscience de cette grâce qui transforme notre vie et nos actes,  et non l’inverse.

André était un simple pêcheur. Il cherchait activement un sens à sa vie. Il a reçu l’appel du Christ comme une grâce, et sa vie a été transformée. 

Seigneur, aide-nous à ressentir cette grâce de l’appel, à accepter cet amour que tu nous donnes, pour que notre vie manifeste la joie de l’Evangile.

 

André Vanderstraeten,

Diacre.

 

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29 novembre - belle entrée en Avent à tous!

Retrouvez les textes du jour sur https://www.aelf.org/2020-11-29/romain/messe

Pour prolonger en chants :