Chers amis
L’année sainte s’achève. En « pèlerins d’espérance », nous avons pu nous rendre dans l’une des églises jubilaires ou, pour certains, franchir la porte sainte à Rome. Ce fut aussi l’occasion de vivre plus particulièrement des temps de réconciliation ou de poser des gestes d’espérance concrets, notamment en nous montrant solidaires des plus précarisés.
Pourtant, si nous regardons notre monde durant l’année écoulée, nombreuses sont les raisons de désespérer. Les guerres frappent les peuples toujours aussi durement. La violence suscitée par les cartels de la drogue touche désormais nos villes. Face à la pauvreté ou à l’oppression, combien d’hommes, de femmes et d’enfants prennent toujours le chemin de l’exil, souvent dans des conditions inhumaines. Tant de vies, surtout les plus fragiles, sont aujourd’hui bafouées.
L’évolution du climat et de notre environnement n’est guère rassurante non plus. La COP 30 vient de se terminer en Amazonie, mais les résultats sont bien maigres. Une grande frilosité demeure pour prendre les mesures énergiques nécessaires afin d’assurer l’avenir de notre maison commune, la Terre.
Mais l’espérance n’est pas morte. Au contraire, cette année nous a fait redécouvrir combien ce don est précieux. Car l’espérance nous est donnée quelles que soient nos joies ou nos tristesses, nos réussites ou nos échecs. L’espérance, c’est d’abord Dieu qui, en Jésus, vient accomplir les promesses annoncées par les prophètes. Il les a accomplies en particulier à la croix, alors que le mal et la mort semblaient prendre définitivement le dessus. Mais c’est de la croix que jaillissent la résurrection, la paix, la réconciliation, le pardon, le salut.
Le premier à accueillir ce don de l’espérance pascale n’avait d’ailleurs que peu de mérites à faire valoir. C’était un bandit : le bon larron de l’Évangile. Bien conscient de ses fautes et de son péché, qui l’ont conduit au supplice de la croix, il a met toutefois sa foi et son espérance en Jésus : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume ! ». Et il sera exaucé.
Nous sommes entrés en Avent, temps par excellence de l’espérance. Car, comme Paul l’a exprimé lors du premier dimanche de l’Avent : « le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants ». Oui, chaque année, le temps de l’Avent vient raviver en nous notre foi en l’accomplissement des promesses de Dieu en Jésus-Christ et notre espérance. Car, malgré les apparences trompeuses, le salut et la paix nous sont donnés par la naissance humble et cachée d’un petit enfant couché dans une mangeoire la nuit de Noël.
Je vous souhaite un temps de l’Avent plein d’espérance
+ Luc Terlinden
Archevêque de Malines-Bruxelles
