❤️Une rentrée festive, dans la Charité

du 8 septembre

Homélie – Solennité de la Croix glorieuse

Ixelles, Unité pastorale Sainte-Croix, rentrée paroissiale, le dimanche 14 septembre 2025

Abbé Emmanuel de Ruyver+, curé

1- La Croix Glorieuse

Selon une antique tradition qui remonte au 4ème siècle, c’est un 14 septembre que l’on a découvert ou plutôt redécouvert la croix du Christ. La fête de la croix glorieuse, appelée auparavant fête de l’exaltation de la sainte croix est ainsi née à Jérusalem il y a donc presque 1700 ans.

Avouons que cette expression sonne un peu étrangement à nos oreilles : croix… glorieuse… N’est-ce pas un peu absurde d’associer le supplice de la crucifixion à l’idée de « gloire » ? N’aurions-nous pas pu trouver un symbole plus joyeux pour représenter Jésus ? Ou alors, il vaudrait mieux penser que c’est après la croix que le Christ est glorifié, dans sa résurrection ?

Et pourtant, la croix du Christ est « glorieuse » parce qu’elle est l’événement par lequel Jésus a accepté la mort par amour, librement, et y manifeste de manière décisive la gloire de Dieu. La croix est le lieu par excellence où l’amour de Dieu se manifeste de la manière la plus tangible et la plus radicale ! Elle est cet instant où la vie surgit à nouveau là où la mort avait pris naissance. La croix est glorieuse parce que le Christ révèle à travers elle ce qui est au plus profond de son être : son amour qui va jusqu’au bout, sa confiance infinie en Dieu son Père.

Et par sa présence vivante, Jésus illumine déjà l’obscurité de nos propres croix. Comme pour le serpent de bronze dressé au sommet d’un bois au temps de Moïse, le Christ sur la croix guérit celui qui le regarde. De la croix jaillit la guérison, jaillit l’accès à la vie éternelle, la plénitude de notre existence. 

2- Le service : un essentiel

La fête de ce jour nous donne également de contempler le Christ serviteur comme le disait Paul aux Philippiens : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il [a pris] la condition de serviteur ». La Croix du Christ nous invite aussi à nous laisser contaminer par cet amour de service. Et c’est cette direction particulière que nous avons souhaité donner à notre année avec les équipes pastorales ! Chaque baptisé est invité à vivre les 5 essentiels de la vie chrétienne que sont : la prière, la formation, la fraternité, le service et l’annonce du Christ. Ces 5 dimensions essentielles, ces 5 vitamines sont nécessaires pour une bonne santé spirituelle et sont à déployer autant personnellement, qu’à l’échelle de chaque équipe ou groupe de la paroisse, mais également à l’échelle de toute la paroisse, du diocèse ou de l’Église !

Après la fraternité, la formation et la prière ces 3 dernières années, nous mettons en évidence cette année la dimension du « service ». La question est de savoir comment, dans ma vie chrétienne, je sers, à l’image du Christ serviteur.

Les lieux de service sont variés, évidemment : le premier étant notre propre famille, dans cette capacité de se donner à son épouse/époux, à ses enfants, à ses parents… Ensuite, il y a notre milieu de travail et les autres lieux d’engagement (politique, associatif, scoutisme, etc.). Pour finir, dans l’Église, il y a de nombreuses possibilités de service, comme prendre en charge une responsabilité dans la paroisse : catéchèse, jeunes, chant, lecteur, liturgie, membre d’un Conseil, aller porter la communion aux malades, …

3- Pier Giorgio et Carlo, 2 guides sur notre chemin

Si la Croix Glorieuse nous ouvre le chemin du don de soi et du service, à la suite du Christ, l’Église depuis dimanche dernier nous donne 2 nouveaux guides sur ce chemin. Le pape Léon a canonisé il y a une semaine Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati, 2 jeunes qui n’ont pas attendu d’être vieux pour grandir sur le chemin de la sainteté, 2 jeunes qui ont développé une foi profonde et une grande charité, 2 jeunes d’une étonnante « normalité » et d’une sainteté extraordinaire, 2 jeunes qui peuvent nous inspirer pour nous engager à notre tour avec foi et audace ! Une chapelle leur est dédiée à l’église Sainte-Croix à Flagey, avec leurs reliques, et avec ces deux nouvelles icônes qui vont être bénies ce matin.

Pier Giorgio et Carlo ont tous deux cultivé l’amour pour Dieu et pour leurs frères et sœurs, à travers de simples moyens, à la portée de tous : la messe, la prière, en particulier l’adoration eucharistique, la confession fréquente. Et tous les deux pratiquaient généreusement la charité, avaient ce sens du service.

Pier Giorgio disait entre autres : « Jésus me rend visite chaque jour par la communion, et moi, je la lui rends bien modestement en visitant les pauvres. »

Il appelait la charité « le fondement de notre religion » et, comme Carlo, il l’exerçait surtout à travers de petits gestes concrets, souvent cachés, vivant ce que le pape François a appelé « la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’ ». 

Le pape Léon dans son homélie nous disait : « Les saints Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis sont une invitation adressée à nous tous, à ne pas gâcher la vie, mais à l’orienter vers le haut et à en faire un chef-d’œuvre. Ils nous encouragent par leurs paroles : « Non pas moi, mais Dieu », disait Carlo. Et Pier Giorgio : « Si tu places Dieu au centre de chacune de tes actions, alors tu iras jusqu’au bout ». Telle est la formule simple, mais gagnante, de leur sainteté. C’est aussi le témoignage que nous sommes appelés à suivre, pour goûter pleinement la vie et aller à la rencontre du Seigneur dans la fête du Ciel. »

Que la Croix Glorieuse du Christ plantée au cœur de nos existences soit accueil de l’amour de Dieu et chemin de sainteté dans le service et le don de soi.

Dernière mise à jour : 24/9/2025