Textes et méditations de la semaine du 10 janvier

11 janvier

Deux comportements sont interpellants dans ce passage de l’évangile. Celui de Jésus et celui des appelés.

Jésus voit Simon et André. Il les appellent. Puis un peu plus loin, Il voit Jacques et Jean. « Aussitôt », dit l’Evangile, Il les appelle. Pas de questionnement. Pas de discussion. Pas de débat. Pas de négociation. Il voit et il appelle. Il voit des travailleurs. Ce sont des hommes occupés à leurs tâches. Ce sont des hommes ordinaires. 

Jésus aurait pu rechercher des hommes instruits, des hommes de bonne famille, influents, des meneurs d’hommes. Et bien non. Sans hésitation, en passant au bord du lac, Il appelle ceux qui sont là.

Dieu appelle ceux qu’Il croise. Il ne pèse pas le pour et le contre. Il n’évalue pas la pertinence d’appeler l’un plutôt que l’autre. 

Simon et André laissent leurs filets, leurs outils de travail, ce qui les nourrit. Jacques et Jean laissent leur père et son entreprise de pêche, leur confort de fils du patron. Il devait y avoir, chez ces quatre hommes, un désir profond de donner un sens à leur vie, d’avoir une autre perspective que celle que leur histoire leur avait tracée. Il y avait au fond d’eux-mêmes quelque chose de suffisamment fort pour pouvoir tout plaquer là. À l’instant-même !

Suivre le Christ. Marcher dans les pas de Jésus. Ce sont des mots que nous avons déjà entendus. Ce sont presque des formules rhétoriques. Les quatre premiers appelés sont là pour nous rappeler que l’Eglise commence parce qu’ils ont vraiment fait le choix très concret de suivre cet homme qui les appelle. Et l’Eglise est toujours là parce qu’à travers les siècles, après ces quatre-là, des millions de femmes et d’hommes ont fait le même choix.

Et nous ? Sommes-nous appelés ?

Evidemment. Nous sommes baptisés ! Notre baptême est l’appel du Christ à Le suivre. Nous vivons l’eucharistie, nous communions au Corps du Christ : c’est un appel à recevoir le Christ dans notre vie et à se mettre à Sa suite. Tous les sacrements sont un appel à nous (re)mettre en route sur les pas de Jésus. Mieux encore : ils sont un appel à faire de notre vie la route sur laquelle le Christ peut se manifester et avancer

Être chrétien, ce n’est pas qu’aller à la messe le dimanche, faire baptiser ses enfants et vivre de temps en temps le sacrement de réconciliation. Être chrétien, c’est comme Simon, André, Jacques et Jean, laisser le Christ transformer nos vies. 

Nous commençons aujourd’hui les temps dits ordinaires. Mais ils n’ont rien d’ordinaire : ils sont l’occasion d’approfondir notre foi et de changer ce qui peut l’être dans nos vies. Que ces quelques semaines avant le Carême nous donnent la liberté laisser sur nos rivages quelques barques et quelques filets inutiles.

 

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