Textes et méditations de la semaine du 3 janvier

7 janvier

Quelques jours après la fête de l’Épiphanie, quelques jours avant celle du Baptême de Jésus, nous continuons à parcourir, dans les évangiles, quelques épisodes du début de la vie publique de Jésus. Celui-ci continue d’être manifesté comme Christ, Messie du Seigneur, dans le prolongement de son baptême où, comme nous l’entendrons dimanche, « il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe ».

Le voici aujourd’hui reconnu comme étant « dans la puissance de l’Esprit Saint », et nombreux sont les gens qui en témoignent. Mais comprennent-ils pleinement ce que Jésus veut dire en affirmant qu’aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture : « L’esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction… » ? Ils reconnaissent ses paroles de grâce, sans tout-à-fait saisir ce qu’elles signifient, mais en le pressentant. Il faudra ensuite peu de temps pour que commencent un retournement de situation, qui aboutira à la croix…

Ce ne sera qu’après la résurrection que cet événement pourra être mieux compris. Jésus lui-même est la Parole de Dieu qui s’accomplit aujourd’hui ; il a été manifesté dans sa divinité par l’Esprit de Dieu dont il rayonne. La présence de l’Esprit Saint n’a bien sûr jamais cessé, mais n’a plus été reconnue ni acceptée par nombre de ses contemporains.

Aujourd’hui encore, ne serait-ce pas un atout de mieux chercher à discerner la présence et les signes de l’Esprit Saint, particulièrement dans l’Église, Corps du Christ ?

5 janvier

Dans la lettre de saint Jean, le mot amour, aimé, est cité dix fois.

Quel peut être le sens de ce mot dans la bouche de Jean ?
S’agit il d’une disposition naturelle, d’une émotion ?

Jean nous dit que ce n’est pas nous qui avons aimé les premiers, mais Dieu.
Aimer est donc un don de Dieu.
En allant un  peu plus loin dans l’évangile, il est dit que Jésus enseignait longuement les foules.
Que leur enseignait-Il ? Sûrement pas les mathématiques, Il leur enseignait l’amour de Dieu pour les hommes.
Il leur enseignait précisément comment aimer à la hauteur de ce don que Dieu nous fait.

Et les foules buvaient l’enseignement de Jésus, car tout homme est appelé par cet amour.
Ces hommes se mettent en marche à la suite de cet enseignement.

De nos jours l’Eglise continue inlassablement à enseigner que Dieu est amour.
Elle le fait au cours de la messe pendant l’écoute de la parole  et l’homélie.

Elle le fait aussi pendant les préparations aux sacrements, baptême et mariage.
Ces lieux ne désemplissent pas, preuve que répondre à l’appel de Dieu à aimer comme Dieu nous aime est bien inscrit très profondément dans le cœur de l’Homme.

Mais cet appel est exigeant, les foules suivent Jésus dans des endroits déserts, à la tombée de la nuit.
Le désert est le lieu du manque, de l’aridité, où notre faiblesse humaine est éprouvée. 
La nuit c’est l’heure où les prédateurs sortent,  c’est le temps du danger.

Effectivement aimer comporte des dangers, c’est accepter que notre vie dépende d’un ou des autres, avec toute la faiblesse dont notre nature est capable. 

Néanmoins sur ce chemin, nous ne sommes jamais laissé seuls. 
La présence divine nous accompagne toujours.
Dieu est infiniment capable de combler le cœur de l’Homme.
La multiplication des pains nous rappelle que le don de Dieu dépasse infiniment ce que nous pouvons espérer. 
Quels que soient les méandres de nos vies, le Seigneur nous rassemble sur des prés d’herbes vertes, le lieu de l’abondance.

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4 janvier

Le passage de l’évangile de Matthieu que nous lisons aujourd’hui est une charnière. C’est le début de ce que l’on appelle le ministère public de Jésus. Et cela se passe quand il apprend que Jean Baptiste a été livré. Jésus quitte Nazareth, un village dans la montagne, le lieu de son enfance, de sa jeunesse, de sa vie « cachée ». Il vient dans une ville en bord de la mer de Galilée, Capharnaüm. C’est là que Jésus commence à proclamer lui aussi la bonne nouvelle : « Convertissez-vous : le royaume des Cieux est tout proche ». Car cette proclamation est identique à celle de Jean Baptiste au chapitre précédent.

Jean-Baptiste est quelque sorte le dernier prophète ; il est le passage entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Et une fois que Jean se tait, le Christ peut prendre le relais et se manifester. Mais il va plus loin que Jean-Baptiste. Non seulement il proclame mais il agit aussi. Car c’est bien de cela dont il est question : Dieu est parole et action. Jésus ne se contente pas de se mettre à enseigner ; il guérit, il agit pour tous ceux qui souffrent. Cette attitude miséricordieuse de Jésus accrédite qu’il « est de Dieu », car Dieu est miséricorde.

Le règne des cieux s’est approché : il est déjà là et encore à venir. Ce « déjà là » est manifesté par ce dieu incarné qui se donne. C’est le sens de la fête de Noël. Et l’ «encore à venir » est dans notre conversion. Le Royaume est juste là, à notre portée. Il s’est approché de nous. Dieu a fait un pas vers nous. Il nous reste à faire un pas à faire vers Dieu. Mais quel est ce pas ? Quelle est cette conversion à laquelle le Christ nous appelle ?

Nous pouvons nous contenter de notre situation, de notre vie, confortable ou non. Elle nous convient plus ou moins. En tout cas, nous pouvons y trouver notre compte. Et nous ne voyons pas la raison de changer. Nous sommes « conformes » à ce qu’on attend de nous, ou à ce que nous croyons qu’on attend de nous. Nous croyons en Jésus, Christ et Fils de Dieu. Nous sommes convertis, non ? Que nous demander de plus ?

Et pourtant, le Christ attend plus de nous. Beaucoup plus ! Mais il est aussi patient. Il attend que nous incarnions nous aussi la bonne nouvelle. Cela veut dire que notre foi s’inscrive chaque jour de plus en plus dans notre vie quotidienne, afin de « demeurer en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jn 3, 24).

Jésus va vers ceux qui souffrent, nous dit l’évangéliste. Il nous faut donc reconnaître notre « souffrance », même si nous trouvons notre sort enviable, même si nous sommes satisfaits de nous-mêmes. Regarder en tout humilité que nous avons besoin des autres. Être conscients de nos manques, de nos frustrations, de nos difficultés relationnelles, … C’est là que le Christ nous rejoint ; pas dans nos soi-disant réussites. Et c’est peut-être simplement ça, la conversion à laquelle nous sommes appelés : nous reconnaître « malade » et accepter de nous laisser « guérir » par Dieu.

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3 janvier - Épiphanie

L’étoile : manifestation que Dieu conduit les mages vers Jésus… et donc source de joie !