Textes et méditations de la semaine du 6 décembre
2e semaine de l'Avent
12 décembre
La Parole de Dieu d’aujourd’hui nous parle de deux personnages qui ont joué un rôle très important dans la réalisation du salut. Il s’agit du prophète Elie et de Jean le Baptiste. Le salut dont parle souvent la Bible n’est autre chose que l’intervention du Dieu-Amour dans le monde, par le biais de Ses serviteurs, pour apporter aux hommes « la vraie vie », comme nous le dit la première lecture. Cependant, ce qui revient tout au long de cette histoire c’est la difficulté pour l’homme de reconnaître au moment de certains faits que c’est par telle personne ou telle situation que Dieu Lui-même intervient. Il est vrai que Dieu nous surprend, que Dieu nous déroute par Sa façon de faire, mais d’un autre côté, reconnaissons-le, il y a aussi une résistance de la part de l’homme appelée selon le langage de la Bible « la dureté de cœur ».
Le Prophète Elie bien qu’il ait surgi comme un feu et sa parole brûlait comme une torche (…) n’a pas été reconnu par tout le monde comme envoyé de Dieu. Il fuyait la persécution de la reine Jézabel et des faux prophètes. Il en va de même pour le prophète Jean le Baptiste dont Jésus parle dans l’évangile d’aujourd’hui « qu’ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. » Lui aussi, il a subi la persécution.
Pour nous les chrétiens ce temps de l’Avent est « un jour » du salut où Dieu intervient en notre faveur, comme à l’époque de Elie et de Jean Baptiste. Il est donc question pour notre salut de savoir reconnaître que Dieu est à l’œuvre au présent et qu’Il s’adresse à nous maintenant. Pour ce faire, Il procure toujours un signe par lequel Il nous appelle. Parfois, ce signe se présente en nous comme une voix, un défi ou une interpellation mais toujours dans le but d’un renouvellement de notre vie. Et Il est tellement insistant qu’avec un minimum de bonne volonté de notre part, nous sommes en mesure de bien Le distinguer des autres sollicitations. Et quand nous constatons qu’il y a une résistance de notre part à cet appel au point d’essayer de le faire taire, certainement dans ce cas, il s’agit véritablement d’un appel qui vient de Dieu. Les appels de Dieu sont nombreux et ils viennent soit de l’intérieur soit de l’extérieur. Des fois malheureusement, il nous arrive « d’éliminer » Elie et Jean Baptiste. Et pourtant, Dieu trouve toujours de nouveaux Elie et de nouveaux Jean Baptiste pour se frayer malgré tout la route vers nous.
Jésus nous dit encore que le but de ce que Dieu désire faire dans notre vie pour qu’elle soit vraie, c’est « remettre toute chose à sa place. » Avec l’aide des prophètes Elie et Jean-Baptiste, nous pouvons profiter de ce temps du salut qu’est l’Avent pour remettre à leur place certaines choses dans notre vie. Peut-être Dieu nous appelle-t-il aujourd’hui, par exemple, à apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, ou à nous réconcilier :« ramener le cœur des pères vers les fils », ou à rétablir l’unité perdue : de l’amitié, du couple, de la communauté …
Avec nos efforts nous n’avançons pas dans le vide comme si nous faisions des choses pour elles-mêmes, puisqu’au terme de tous nos efforts surgit la joie comme un signe incontestable de la présence de Dieu : « heureux ceux qui te verront, heureux ceux qui dans l’amour se seront endormis… » Il est une chose remarquable que la foi chrétienne place au premier plan : la joie comme un signe de la présence de Dieu et non la peur ou la crainte (réjouis-toi Vierge Marie comblée de grâce, le Seigneur est avec vous…). Nous sommes déjà à mi-chemin vers Noël, que notre effort de mettre les choses à leur place comme réponse à l’appel de Dieu, devienne pour nous la source du bonheur : « Heureux ceux qui te verront… »
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10 décembre
Jésus parle de Jean le Baptiste. Qui est-il ? Un prophète. Oui, « et bien plus qu’un prophète ! C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi » (Mt 11, 9-10).
Jésus dit même de Jean-Baptiste qu’il est « le prophète Élie qui doit venir » : les juifs attendaient en effet le retour d’Élie dans les jours précédant de près la venue du Messie lui-même, pour annoncer l’imminence de ce jour du Seigneur. De fait, Jean-Baptiste a préparé le chemin devant le Christ.
Il est ce grand prophète et pourtant même « le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui » ! Jean-Baptiste intervient comme à la fin d’une ère, celle de la préparation de la venue du Christ. Il appelle à la conversion, en vue de l’avènement imminent du Fils de Dieu, le Christ qui inaugure une ère nouvelle, celle de l’établissement du Royaume. Aujourd’hui, nous sommes dans cette ère où le Règne de Dieu grandit : par le baptême dans l’Esprit Saint, le Christ fait de nous, au cœur de l’Église, des citoyens des Cieux. Et même si nous sommes encore en pèlerinage sur la terre, nous sommes en quelque sorte déjà un lieu où un coin du ciel vient toucher la terre.
Si Jésus dit que « le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que Jean le Baptiste », c’est pour dire combien est grande la dignité dont il nous revêt par le mystère de sa venue, de sa mort et de sa résurrection, mystère qu’il prolonge dans son Église. C’est ce qui nous est dit le jour de notre baptême : « désormais, tu fais partie de son peuple, tu es membre du Corps du Christ et tu participe à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi » !
Cela ne signifie pas que ceux qui ont précédé le Christ dans l’histoire sont privés de cette grâce, a fortiori Jean-Baptiste. Mais cela montre que la nouveauté qu’introduit l’avènement du Messie est radicale : elle touche aux racines profondes de notre être où notre identité d’enfant de Dieu est affirmée.
Il nous reste à recevoir cette identité, à la vivre de plus en plus, dans la communion de l’Église, laissant de mieux en mieux entrevoir le Royaume aux yeux du monde. C’est un combat, car le Règne de Dieu est trop souvent rejeté, déjà par nous-mêmes. Mais l’Avent nous est un rappel pour ouvrir notre être à la croissance du Royaume, en préparant les chemins du Seigneur !
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9 décembre
8 décembre
Aujourd’hui nous célébrons la solennité de l’Immaculée Conception, nous nous réjouissons du don que Dieu nous as fait en la personne de la Vierge Marie.
Néanmoins la liturgie de ce jour nous propose, en première lecture, le livre de la Genèse, ou nous est conté en image l’histoire du péché originel, tout n’est pas si limpide dans le cœur de l’homme.
L‘histoire de ce soupçon maléfique.
L’histoire de cette défiance de l’homme vis-à-vis de la bonté de Dieu.
Dieu ne voudrait pas le bien de l’homme, il lui cacherait quelque chose.
Il faudrait s’affranchir de cette tutelle qui bride notre liberté.
On pourrait enfin décider de ce qui est bien ou mal.
En fin de compte l’amour de dieu n’est rien, seul importe le pouvoir.
Mais nous ne nous sommes pas créés nous-même, notre liberté est limitée.
Créés à l’image de Dieu, nous ne pouvons lui ressembler qu’en faisant sa volonté divine.
Sa volonté n’est pas une loi imposée de l’extérieur et contraire à notre nature, bien au contraire.
Sa volonté correspond en tout point à notre ADN, crée à son image et à sa ressemblance.
Si nous vivons contre Dieu, alors nous faisons le jeu de la mort et de notre destruction.
Par sa mort et sa résurrection, le Christ est venu nous libérer du péché originel.
Cependant, nous pouvons le constater, en chacun de nous, il reste des traces de cette défiance originelle, de ce soupçon maléfique, contre lequel nous aurons à lutter toute notre vie.
Complètement à rebours du livre de la genèse, l’évangile nous conte l’annonce de l’ange à Marie.
La première pensée, qui nous vient peut être à l’esprit, est de se dire, toujours sous l’influence de ce soupçon, que finalement Marie est passée à côté de quelque chose.
Une jeune fille qui se consacre à Dieu dans la virginité n’a pas vraiment vécue, en tout cas ce genre de vie ne nous concerne pas.
Être totalement dans le désir et la volonté de dieu, ne peut conduire qu’à une existence amoindrie, pensons-nous.
Pour un jeune homme, ou une jeune fille, être dans le vent, c’est éprouver le grand frisson de la liberté sous toutes ses facettes, même si cela nous oppose à la volonté du créateur.
De ce type de pensée, il faut absolument se purifier.
Jamais le mal ne nous élève, au contraire il nous rabaisse, nous enlaidit.
La pureté attire le Saint Esprit et élargit l’espace de notre liberté.
En observant la vie de Marie, nous constatons que sa vie fut d’une richesse incroyable.
Jamais Dieu ne s’est imposé à elle, dès l’annonciation l’ange et la Sainte Trinité attendent humblement le fiat de Marie.
En disant oui à l’appel de dieu, elle ne savait pas ce que serait son avenir, mais elle savait que Dieu ne déçoit jamais.
Son âme s’est pleinement accordée à celle du Christ, elle est devenue plus en plus divine.
Son cœur s’est orienté de plus en plus au service des autres, que l’on pense à son attention aux jeunes mariés à cana.
Debout au pied de la croix, elle a accueilli sa maternité à l’ensemble des hommes de tous les temps.
Elle est donc la mère qui pardonne aux hommes leurs faiblesses et les accompagne vers le Christ.
Marie, au cénacle, irradie par sa présence et permets aux apôtres de devenir les colonnes de l’Eglise naissante.
Cette âme, tout unie au Christ est en même temps toute proche des hommes, elle embrase toute l’humanité, et chacun de nous en particulier.
Marie nous soutient et nous encourage à mettre nos pas dans celui du christ.
« N’ayez pas peur, le Christ n’enlève rien, il donne tout »
« Osez la pureté »
En l’immaculée, nous contemplons la grandeur d’une âme qui s’abandonne à Dieu, d’une âme qui désire par-dessus tout avoir une vie à la hauteur de son baptême.
Par bonheur, si Dieu nous donne en témoignage la vie de sa mère, c’est pour nous encourager.
Le christ a de l’ambition pour nous.
Vivre à la hauteur du Christ, voilà ce à quoi nous sommes appelés.
Nous aussi le Seigneur nous prépare une âme immaculée, comme le dit Saint Paul dans la deuxième lecture.
Et même si quelques effets secondaires du virus du soupçon se font encore sentir, c’est saints et immaculés que nous entrerons dans l’éternité.
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7 décembre
La guérison du paralytique est un passage bien connu. La phrase de Jésus à cet homme sur son grabat est presque devenue une sentence populaire : « Lève-toi et marche ! ». Et c’est vrai que chaque verset mériterait que l’on s’attarde. Ce qui retient mon attention aujourd’hui, ce sont ces hommes qui portent le brancard.
L’évangéliste Luc ne nous dit pas combien ils sont. Dans l’évangile de Marc, qui reprend à peu près la même histoire, on précise qu’ils sont quatre. Je vois donc bien quatre camarades autour d’un cinquième bien mal en point. Ils ont entendu dire qu’un homme, Jésus, fait des miracles, que le Puissance du Seigneur est avec lui. Et ce Jésus est aujourd’hui dans leur ville (Capharnaüm, selon Marc). Ils ont sans doute déjà essayé bien des choses pour sortir leur ami de son état de paralysé. Ils prennent soin de lui. Et là, ils sont remplis d’espoir. Il y a un moyen de guérir leur ami. Ils se mettent en route, déterminés et enthousiastes. Ils ont du être dépités de voir qu’il n’était pas possible d’approcher Jésus tant il y avait du monde. Cela a du les énerver, même. Et puis l’un d’entre eux dit : « Par le toit ! ». C’est fou, mais ils se regardent… et oui, par le toit ! Leur détermination est plus forte que la raison. On grimpe, on escalade, on pousse, on tire, on démonte le toit, et ça passe !
La tête de Jésus quand il entend ce remue-ménage au-dessus de lui ! Il n’en revient pas quand il voit ce brancard descendre du plafond. Un homme paralysé devant lui, et la tête de quatre hommes qui passent par le trou. Leurs visages exaltés d’avoir réussi. Leur expression pleine de joie et d’espoir. Dans leurs yeux, Jésus voit l’attente d’un geste, d’un mot pour leur ami si malade. « Et voyant leur foi », Jésus parle. Car c’est bien la foi des ces quatre hommes qui touche Jésus. Et je trouve ça merveilleux. Ce n’est ni la situation ni la prière du paralysé qui va déclencher sa guérison. C’est la « prière en actes » des quatre hommes. Leur action priante, leur action implorante mais volontaire, va impressionner Jésus. Ils n’agissent pas pour eux. Ils agissent par amour pour leur camarde. Ils portent leur camarade au sens propre, mais aussi dans leur cœur et dans leur prière. Tout en eux, dans leurs gestes, dans leurs expressions, dans leurs regards, demande à Jésus : « Guéris-le, nous t’en prions ».
En cette période difficile, où nous entendons que la pandémie crée des situations difficiles, voire dramatiques, pour beaucoup de personnes, osons être aussi déterminés, aussi fous, aussi priants que ces quatre hommes. Regardons autour de nous s’il n’y a personne dans le besoin. Faisons attention que personne ne vive Noël dans la solitude. Apportons des vivres non-périssables aux Paniers à la crèches dans une de nos églises. Notre enthousiasme et notre détermination peuvent apporter la joie ! Voyant notre foi, le Seigneur nous aidera.
6 décembre - 2e dimanche de l'Avent
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