Textes et méditations de la semaine du 9 novembre

15 novembre

Retrouvez les textes du jour sur https://www.aelf.org/2020-11-15/romain/messe 

14 novembre

Les textes pour la liturgie d’aujourd’hui se complètent mutuellement de telle manière qu’ils nous présentent un ensemble harmonieux de la vie chrétienne. Dans la première lecture, Saint Jean s’adresse à son disciple bien-aimé Gaïos, qu’il félicite pour sa fidélité à la charité vis-à-vis de ses frères et des étrangers, et qu’ensuite il encourage à continuer à leur apporter le soutien. Et Saint Jean insiste pour que son ami le fasse « d’une manière digne de Dieu », c.à.d. d’une façon désintéressée, uniquement motivée par la foi. En ce sens, la charité devient véritablement l’expression de la foi : » tout ce que vous avez fait à un de ces petits c’est à moi que vous l’avez fait ». Les nécessiteux, notre prochain deviennent ainsi pour nous le sacrement de la rencontre avec Jésus. Aujourd’hui, en regardant l’exemple de Gaïos le disciple de Saint Jean, comment puis-je soutenir mes frères ? Parmi les actes que j’ai posés, lesquels ont été motivés par la foi ?
Mais la foi au Christ ne se manifeste pas uniquement par la charité : un don désintéressé de soi-même à autrui, mais aussi par la prière. Elle est, elle aussi, la révélatrice de ma foi. Par l’expérience nous savons que prier et prier comme nous le demande Jésus « toujours et sans se décourager », n’est pas une chose évidente et facile :« cependant, le Fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? Pour Jésus, rester fidèle à la prière sans se décourager est un signe par excellence de la foi. Il est évident que l’abandon de la prière provoqué par le découragement peut être vu en quelque sorte comme l’abandon de la foi. Mais il ne faut pas non plus perdre de vue que « prier toujours » signifie plus qu’une simple récitation de quelques formules, il s’agit de rester en relation avec Dieu en toute circonstance de la vie : « dans cette même ville, il y avait une veuve…qui venait lui demander : « Rends-moi la justice… » Elle était veuve et subissait l’injustice, mais malgré cela elle venait tous les jours auprès de ce juge jusqu’à obtenir la justice. C’est grâce à son insistance et sa persévérance qu’elle l’obtient. Et moi, comment est-ce que je réagie lorsqu’il me semble que Dieu « longtemps refusa, … » ma demande ? Est-ce par la confiance et par la persévérance ou par le découragement et l’abandon de la prière ?
La question qui revient souvent sur les lèvres de beaucoup de chrétiens est la suivante : est-ce que Dieu écoute mes prières, mes demandes ? Nous éprouvons parfois l’impuissance de notre prière comme si Dieu ne nous écoutait pas. Il est facile qu’à ce moment-là le doute s’installe et que se manifeste la tentation de désespérer. Il faut ici souligner une chose qu’on oublie souvent, c’est que la prière en soi est un combat spirituel. Ce n’est pas un combat avec Dieu comme s’il avait fallu lui arracher la faveur, mais avec nos propres doutes, hésitations ou notre découragement. Une chose est sûre pour rendre notre foi solide nous avons besoin de la prière. Celui qui prie le « Seigneur jour et nuit est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira » (Ps1).
Jésus nous invite à bien écouter ce que dit ce juge « dépourvu de justice ». Pourquoi ? Parce qu’il arrive que des gens apparemment dépourvues d’empathie vis-à-vis de la détresse d’autrui, pour telle ou telle raison parfois banale, agissent en leur faveur. Comment alors pouvons-nous douter d’être écoutés par un Dieu qui est bon, plein de tendresse, par un Dieu qui est un juge miséricordieux ? Toutes nos prières doivent être animées par cette image de Dieu qui vient au secours de ceux qui crient vers lui : « Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. »

12 novembre

Méditation Lc 17,20-25

« Le règne de Dieu est au milieu de vous » (Lc 17,21)

Nous prions tous les jours pour que le règne de Dieu arrive. C’est une joie et un honneur pour nous, les chrétiens, d’être associés à une telle prière, celle que Jésus adresse à son Père, car nous nous adressons à Dieu en tant que ses fils et filles adoptifs. Oui, nous pouvons se réjouir ! Nous prions avec certitude pour que ce règne de justice et de miséricorde ne nous surprenne pas, mais pour qu’il soit joie de rencontres et de retrouvailles. Nous n’avons pas de raisons d’avoir peur d’aller à la rencontre de Dieu.
Dans le passage de l’Évangile d’aujourd’hui, saint Luc rapporte une histoire étonnante. Un pharisien, qui professe l’immortalité de l’âme et la résurrection des morts, veut savoir « quand
viendrait le règne de Dieu » (Lc17,21a). Ce pharisien sait qu’il peut avoir une réponse chez l’envoyé de Dieu. Oser poser la question sur l’au-delà prouve qu’il n’a pas peur de ce qui doit advenir, et qu’il a une forte espérance envers le jour où il se présentera devant Dieu. Une telle réalité, pour nous les croyants, ne devrait ni nous surprendre, ni nous faire peur.
Ce pharisien pourrait attendre une réponse qui lui convient, un jour qui lui convient, pour qu’il puisse avoir suffisamment de temps pour se préparer à un tel événement, par crainte des punitions de
Dieu. Mais, la réponse de Jésus est aussi surprenante que la question posée : « le règne de Dieu est au milieu de vous » (Lc17,21b). Il n’y a donc plus de temps pour attendre. Il n’y a plus de
temps pour se préparer. Cette réponse semble s’adresser à tous ceux qui écoutent. Elle est une parole vivante qui est pour nous aujourd’hui. Oui, le règne de Dieu est au milieu de nous, car Jésus est venu, Il était là et Il est présent. Jésus est le signe de la présence du règne de Dieu parmi les hommes. Ce « au milieu de vous » peut se comprendre comme une réalité qui est en nous, qui nous imprègne, qui est en chacun, chacune de nous, chrétiens. Nous sommes l’acteur, l’actrice qui faisons advenir le règne de Dieu par le moyen de notre vie, en premier lieu en accueillant le Christ. Il peut se comprendre aussi comme une réalité qui est déjà en œuvre dans le monde, un monde de justice et de miséricorde qui se construit jour après jour. Ce n’est jamais un règne tout fait et démontrable sans notre participation ni notre persévérance. Ce règne est un état de fait, il n’est ni ici, ni là, mais il est au milieu de nous.
Le jour du Seigneur doit être un jour de joie de la rencontre, de la rencontre personnelle et communautaire avec Dieu. Si notre désir de voir Dieu n’est pas grand aujourd’hui, notre amitié avec le Christ de même n’est pas forte, la peur prend le dessus, la peur du châtiment et du jugement, la peur d’abandonner tout ce qui nous appartient en ce monde. Alors, désirons-nous encore que ce règne arrive ? Désirons-nous encore que Jésus vienne nous visiter aujourd’hui ? À nous de répondre plutôt à ces questions et à préparer cet avènement. C’est la réalité, c’est l’aujourd’hui de ce qui n’est pas encore advenu.
Ce règne est pour nous. Il est au milieu de nous. Il n’est pas là pour Dieu. Le jour du Seigneur est pour tous, mais il est connu par Dieu seul. Pour nous, il est « comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre » (Lc17,24). Ainsi, le salut est don pour tous et pour chacun, pour ceux qui aperçoivent la lumière de Dieu. C’est à nous de l’accepter ou de le refuser, d’engager ou non notre effort pour y parvenir. Alors, par l’acceptation, le Jour du Seigneur suscitera en nous la joie d’être invités et de participer au banquet de l’Agneau et d’aller à la rencontre de Celui que l’on aime, et de le
voir face-à-face. C’est à nous de le faire advenir tous les jours dans notre vie, malgré les difficultés et les peines quotidiennes. C’est là et c’est ici que nous devons chercher le règne de Dieu.

 

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11 novembre

10 novembre

Heureux les simple serviteurs !
Nous sommes de simples serviteurs… Oui, devant Dieu, n’avons rien à
revendiquer. Mais tout à recevoir. À commencer par la joie ! « Heureux ces
serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen,
je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre
place à table et passera pour les servir. » (Lc 12, 37)
Luc Terlinden

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9 novembre

Fête de la dédicace de la Basilique du Latran.
J’ai toujours été intrigué par ces fêtes de dédicace. La préparation de cette méditation était donc
l’occasion d’essayer de comprendre. Et tout d’abord, qu’est-ce qu’une dédicace ? Tout simplement la
célébration liturgique à l’occasion de la consécration d’une église, d’une cathédrale ou d’une
basilique.
Saint-Jean de Latran, mère des églises
La fête de la dédicace d’un église est une solennité pour la communauté paroissiale qui la fréquente.
La fête de la dédicace d’une cathédrale est une solennité pour le diocèse tout entier. Pourquoi la
basilique romaine de Saint-Jean de Latran est une solennité pour l’Eglise entière ? Tout simplement
parce qu’elle est reconnue comme la première basilique construite après l’édit de l’empereur
Constantin assurant la liberté de culte dans l’empire, en 320. Elle est ainsi considérée comme la
« mère » de toutes les églises de par le monde. Elle est également la cathédrale de l’évêque de
Rome, c’est-à-dire du pape.
« Que toujours résonne en cette demeure la Parole de Dieu »
En tant que telle, Saint-Jean de Latran est donc un symbole d’unité de l’Eglise. Fêter sa dédicace,
c’est fêter toutes les églises comme lieu de rassemblement, de louanges et de prières. Car le
bâtiment n’a d’intérêt que parce qu’il permet, par ce qu’il promet. A cet égard, soulignons cette belle
phrase dans la liturgie d’une dédicace : « Que toujours résonne en cette demeure la Parole de
Dieu » ! Car c’est bien à cela que nos églises sont destinées : permettre à la Parole de Dieu de se
répandre. Si nous regardons nos églises comme des refuges, comme des lieux réservés aux croyants
pour y vivre entre eux des célébrations privées, elles perdent tout leur sens. Si l’entretien, la beauté
et la décoration de nos églises deviennent la priorité, au détriment de ce qui s’y vit, alors ce sont
justes des pierres qui peuvent être détruites.
« En trois jours, je le relèverai » (Jean 2, 19b).
Détruire une église ? Quelle idée ! Pourtant Jésus lui-même évoque la destruction du Temple de
Jérusalem, comme si ce bâtiment n’avait pas d’importance. C’est d’autant plus surprenant que
quelques versets plus haut, l’évangéliste Jean décrit le Christ comme un homme en colère, chassant
les marchands du temple avec un fouet de cordes, renversant les étals et clamant : « Cessez de faire
de la maison de mon Père une maison de commerce ». Alors, ce temple, il est important ou non ?
Pour moi, la réponse est dans le lien entre ce lieu que Jésus découvre encombré d’activités humaines
et l’annonce de sa résurrection : « En trois jours, je le relèverai » ! Le temple est important s’il
manifeste la résurrection, si c’est un lieu de résurrection.
« Et ce sanctuaire, c’est vous » (Co1 3, 17)
Célébrer l’eucharistie dans l’église, c’est faire collectivement mémoire du Christ ressuscité. Mais c’est
aussi un appel à nous tourner vers notre propre résurrection, à entrer dès maintenant dans la vie
éternelle. La vie éternelle, c’est la vie dans l’Amour. Se laisser aimer de Dieu. Aimer les autres. Et le
siège de cet Amour, c’est chacun de nous. La parole de Paul prend alors tout son sens : « Le
sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous ». Rassemblés dans une église, osons nous
regarder collectivement comme le sanctuaire de Dieu. Mais en ces temps où nos églises ne nous

permettent plus de nous rassembler, osons regarder nos familles, nos communautés, nos groupes
d’amis comme sanctuaires de Dieu. Car ces lieux de vie sont des lieux d’Amour. Et osons nous
regarder personnellement, individuellement et réciproquement, comme sanctuaire de Dieu, car
chacun est capable d’amour, et chacun peut accueillir, en son cœur, l’Amour.
Seigneur, laisse résonner en moi ta Parole. Donne-moi la grâce de trouver en mon prochain ce
sanctuaire dans lequel tu aimes demeurer. Aide-moi à faire de mes lieux de vie des églises de chair où
ton Esprit se répand.
di.p. André

 

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